article publié à l'automne 2010, dans la revue 3la soeur de l'ange"- n°8-

Architectures de prestige : La beauté du diable

Comment ne pas être séduits par les prouesses architecturales des 5 ou 6 cabinets d’architectes, qui trustent les programmes d’architecture de fondations, musées et centre d’art contemporains ? Zaha Hadid, Jean Nouvel, Norman Foster, Franck Gerhy, Renzo Piano, Liebeskind, Herzog et de Meuron....il est impossible de contourner ces quelques grands noms, d’un continent à l’autre. Leurs projets sont toujours stupéfiants, totalement audacieux dans leurs formes, bijoux de prouesses et de virtuosités technologiques, sachant user des matériaux les plus novateurs, en exprimant par leurs formes nouvelles, les spécificités de nouveaux composants ( Titane, carbone, verres et polymères variés, bois, nouveaux bétons). Un grand nombre de ces projets, comme le toit du Beaubourg-Metz ( Shigeru Ban et J. de Gastines) sont travaillés par des logiciels et des modélisations, conférant à ces bâtiments des qualités graphiques, souples répondant à des logiques quasiment organiques ; c’est le cas des oeuvres de Z. Hadid et F. Gerhy notamment. L’inscription évidente dans la modernité, tant des formes que des matériaux semble légitimer tout projet, comme signe d’un monde en construction, d’un consensus.

Les “ folies ” Les architectes ont toujours recherché leurs mécènes et leurs “ folies ”, afin de pouvoir expérimenter de la manière la plus audacieuse, souvent grâce à des commandes de “ villas ”, projets libres de mécènes curieux. Ces villas, parfois modestes, sont l’occasion de construire des prototypes, des oeuvres-programmes, souvent à l’écart des agglomérations, respectant un contrat privé entre le client et le constructeur. Les audaces architecturales se retrouvent encore dans des bâtiments fonctionnels et industriels, là où les normes et conservatismes esthétiques sont moindres et les normes urbaines plus lâches : ponts, gares, entrepots, bureaux.... Il semblerait que ces nouveaux bâtiments culturels, jouent, à grande échelle, ce rôle de terrain d’expériences.

Grands projets dédiés aux arts, confiés à de prestigieux concepteurs Mais au même moment où ces grandioses constructions émergent, d’anciens Palais aristocratiques, rendus publics et démocratisés par le passé, sont accaparés de manière détournée par des complices des grands collectionneurs privés ( Saatchi, Pinault..). Des châteaux royaux sont loués à des néo-enrichis pour des soirées privées ( Louvre, Versailles) , des châteaux comme Chambord sont réutilisés comme relais de chasses présidentielles pour amis. Il y a corrélation entre d'une part les réhabilitations spectaculaires de lieux de distinction de classe sous l’ancien régime, les palais et Châteaux et la construction de nouveaux bâtiments, obéissant aux mêmes logiques ; on retrouve l’idée d’édifier des lieux de prestige, réservés d’emblée à des initiés. Quand les portes s’ouvrent, c’est afin de mieux dérouter ceux qui pensaient pouvoir accéder aux pratiques artistiques contemporaines ( effet Koons à Versailles). On peut donc considérer qu’il y a déploiement d’édifices, anciens et modernes, dont la fonction palatine est assumée, bien que déguisée , car dans nos sociétés parlementaires, il vaut mieux s'abriter derrière des alibis culturels. Depuis la construction de la fondation Guggenheim à Bilbao, un nouvel objet architectural et culturel est né : la curiosité architecturale spectaculaire, à prétexte artisitique.

La fonction du projet sera surtout une fonction de distinction et la notion de prestige est étroitement liée à cet enjeu. Il y a des fondations remarquables, fruits de collections privées, ouvertes assez démocratiquement, comme Gulbenkian à Lisbonne, Thyssen à Madrid, beyeler à Bâle, dans des bâtiments sobres et efficaces. Il y a les collections, récoltes de collectionneurs plus fortunés qu'amateurs, comme celle de Pinault, qui s'installe donc avec tapage, dans l'un des plus beaux sites possible : Venise. A l’origine les fondations Guggenheim de Venise et de New York, répondaient aux nécessités d’exposition de collections et d’accueil d’une production intense d’oeuvres plastiques, à New York notemment. Discrète à Venise, la fondation de New York est d’une prodigieuse cohérence ( la spirale continue et ouverte au zénith de F. Lloyd Wright), simple et d’une logique lisible. Par contre, celle de Bilbao, puis celles prévues de Vilnius et des Emirats sont de nature différente. Projets touristiques avant tout ( ce qui n’était évidemment pas le cas pour Venise et New York – n’ayant pas besoin de ceci !), produits d’appel pour tourisme de classes sociales identifiées d’emblée comme ayant un pouvoir de consommation supérieur. Moyen à Bilbao, les projets devient nettement plus radicaux en direction des nouvelles castes financières mondiales – l’argent n’ayant pas d’odeur, mafias, spéculateurs, dictateurs, narcotraficants pullulant dans ces paradis hoteliers-fiscaux).

Ecrins vides- logiques esthétiques du spectacle Franck Gerhy, génial et inspiré plasticien, laisse donc proliférer ses pétales et décrochements de titane, de verre et de transparence, déployant des formes irrationelles et de la fondation Vuitton à Paris aux Emirats, il dépose ses créations tels de merveilleux messages architecturaux. Séduction immédiate des matières, textures, les constructions sont délibérément illisibles et c’est en ce sens qu’elles séduisent. La satisfaction immédiate devant le spectacle formel offert, épargne tout effort de conception et de raisonnement. La logique de la perception sensible comme critère esthétique premier s’impose. Les programmes importent assez peu, le bâtiment n’est utilisé que dans une petite partie de son volume. Zaha Hadid, procède du même principe spectaculaire et ses oeuvres sont identifiables immédiatement, ainsi que celles de Ghery ou Galatrava. La beauté du bâtiment ne réside donc absolument pas dans la riguer et la subtilité du programme, ni de l'invention formelle apte à résoudre par économie et technique des défis et contraintes, mais dans un laisser-aller virtuose. Nous sommes loin des pensées de Le Corbusier, Gropius, Wright.... Pour exemple, l’un des derniers projets de ce type, , le MaXXI de Rome ( Hadid) est achevé, sans savoir encore ce que l’on y pourra exposer. Qui encore peut dire ce qu’abriteront les bâtiments prestigieux de Vilnius, de Dubaï d’Abu Dabhi de Cagliari, de Graz, de Seoul, Luxembourg, Milwaukee, des Moines, Valence, Cincinatti etc... ? Espaces dédiés principalement aux déambulations et parcours, ces oeuvres sont à considérer comme des sortes de jardins architecturaux, des signes extérieurs de distinction, de modernité et de puissance. On peut essayer en vain de trouver une documentation sur les accrochages et oeuvres présentées, sur Internet....aucune oeuvre n'est visible. Le bâtiment, devient objet d’art, bibelot grandiose. Ceci est une des fonctions traditionnelle de l’architecture que de faire signe et d’assumer la fonction d’objet monumental, mais dans nos mondes en expansion, les signaux ainsi envoyés sont ambigüs car dans le même temps ou la création explose se diversifie et se démocratise, nous assistons à l’éclosion d’écrins, de cathédrales, sans véritables projets, tendant à justifier leur existence en abritant des pratiques artistiques monumentales et spectaculaires, qui procèdent de la même esthétique.

Ambigüités En effet, il semblerait que pour préserver des niches marchandes et rentables, il faille survaloriser certains produits en fabriquant des figures de créateurs-démiurges tout puissants et géniaux selon le modèle hérité de la Renaissance mais dépassé. Ainsi des artistes sont choisis, sans doute parfois à l'insu de leur plein gré, pour endosser ce rôle et occuper des lieux dédiés à leur promotion, pour leur bénéfice monétaire ( plus qu'esthétique) et celui de leurs marchands, ainsi Koons, Hirst, Fabre, Kieffer, Serra.. On assiste même à des expériences piteuses de la folie monumentale....le subtil et raffiné Cy Twombly quasiment contraint de peindre un plafond au Louvre et se retrouvant à patouiller une déco digne d'un collier de nouilles pour fête des mères ; mais le voilà adopté dans la famille des élus capable de monumental. Ceci se fait donc au détriment de la production artistique contemporaine réelle. Tout d’abord, il y a maintenant collusion entretenue entre les fondations privées et publiques. Tous les établissements publics, en voie d'autonomie sont incités à fonctionner comme des entreprises ainsi le Louvre et les musées publics ( Hermitage) vendent leur image et franchisent l’institution. Ils sont amenés à produire des profits, échanger, tracter, négocier et sous traiter. Les oeuvres, sont transformées en marchandises et non en objet culturel, objet de sens, d’histoire. La socialisation des pertes et la privatisation des profits étant l’ultime logique, le dogme libéral, appliqué dans tous les domaines. La fondation Guggenheim est associée, au musée de l’Hermitage pour le projet de Vilnius. Rappelons-nous comment à Versailles, Aillagon, ancien ministre, directeur d’un établissement public, donne quasiment à son ancien employeur Pinault, les locaux pour exhiber la star de ses collections ( Koons), lequel Pinault, dans le même temps, ayant enrichi sa collection grâce aux deniers publics, emporte ses oeuvres et les installe dans le prestigieux Palazzo Grassi, façade sur grand Canal ! ! On retrouve les mêmes, Aillagon, Pinault et compagnie, à l’inauguration du Beaubourg-Metz, dédié non pas à une présentation muséale, mais bien à des expositions temoraires, plus rentables et en prise avec les marchés. D’un côté, le Louvre, qui promeut l’incontournable Kieffer, se délocalise démocratiquement à Lens, au milieu des corons, architecture sobre et transparente, confiée à de discrets et doués japonais, et de l’autre côté se lance dans le pharaonique projet d’île-loisir (l'île de Saadiyat “ île du Bonheur ”) d’Abu Dhabi, avec un somptueux édifice confié à Nouvel, spectaculaire, filtré, futuriste soucoupe, calé entre Gerhy et Hadid ! ! Ces institutions s’écartent donc délibérément de la fonction démocratique des musées du XXème siècle puisqu’ils deviennent des produits d’appels pour destinations prestigieuses et réservées aux castes dominantes d’une part et pratiquent des accrochages et des expositions à vocation commerciales. En France on jongle encore avec la tradition démocratique, mais derrière la décentralisation, se profile le fonctionnement marchand et rentable de ces institutions ( les financements régionnaux et départementaux étant grevés). S’agissant d’oeuvres d’art, la manoeuvre est habile, car l’alibi intellectuel et culturel sera toujours garanti ; qui se plaindra en effet de voir Bellini, Greco ou autres voyager , même présentés en têtes de gondoles ? sauf que dans ce contexte, le bien public est détourné, la dimension culturelle, éducative et démocratique n’est plus le coeur de l’institution muséale. De la même manière, sélectionner une dizaine d'artistes, comme dans un casting ou comme dans la composition de boys-band est une opération marchande : Koons le kitsch, Hirst le punk , Fabre le maudit, Gupta l' indien méritant, Kieffer l'allemand de l'Est à message, Serra le minimaliste monumental etc.....il manque encore une femme, un métis, mais ça devrait arriver avec Basquiat. Quelle que soit la valeur artistique de ces créateurs, les voilà pris dans une logique d'abattage et de spectacle : Kieffer, en mesure d'occuper pendant la même saison : le Louvre, Guggenheim, le Grand Palais, sans compter les collections diverses....heureusement que l'on n'en demandait pas autant à Kandinsky ou Otto Dix!! Quand à Roman Opalka, il lui faudrait un millénaire pour occuper ces lieux simultanément. On se retouve bien avec des contraintes d'efficacité et d'immédiateté, avec une notion de consommation immédiate, au détriment de la durée, du recul.....conditions pourtant nécessaire à la contemplation et la pensée. Ces architectures dont l'esthétique repose sur le plaisir superficiel et immédiat, sont donc bien en phase avec les logiques dominantes dans ce secteur de l'art contemporain.

Local-Global... Un autre type de bâtiment spectaculaire prolifère, c'est le bâtiment communal ou régional, bijou identitaire, comme le musée des confluences de Lyon ( Hadid) le musée de la méditerranée à Cagliari( Hadid), le Musée du Moyen Orient etc....Conçus comme des blasons, des caprices et des folies. Une nouvelle approche des identités, au moment ou la circulation des informations et de la culture brouille les spécificités culturelles...paradoxe étonnant, les mêmes architectes, construisent des musées de la standardisation artistique moderne, selon des standards esthétiques, et produisent aussi des musées à vocation monumentale et de distinction culturelle régionale!! tout ceci avec les mêmes logiques et des signatures formelles immédiates. Il semble clair que les contenus ( art contemporain ou Culture régionale) ne soient bien que des prétextes à bâtiments de prestige. On voit donc fleurir ce type d'institutions, après que le musée juif de Berlin ( Liebeskind) ait vu le jour. Autant la construction d'un tel bâtiment était légitime, comme monument et lieu dédié, autant la multiplication de lieux de mémoires divers et variés relève souvent de l'imposture. Ainsi, un musée de l'immigration à Paris au moment ou l'on est de moins en moins capable d'intégrer les migrations. Pour bien faire, il faudrait jumeler ce musée, comme ceux de la Culture méditéranenne avec le bâtiment flambant neuf du Centre de rétention du Mesnil Amelot et la "jungle" de Calais....Souvent, la fonction de ces bâtiments de prestige est bien de voiler une réalité difficile et irréductible, afin d'en extraire alibis et devises.

Emblèmes d’un monde clivé. On ne peut concevoir ces palais que dans le contexte grouillant et passionnant de ce début de siècle. Nous vivons un monde de plus en plus clivé. Clivage non plus à l’échelle des nations et continents, mais mondialisé. Ecart croissant entre riches et pauvres, tiermondisation des classes moyennes occidentales ( pour commencer, les grecs), développement de castes immensément riches dans les pseudos “ pays émergeants ”. Il n’y a pas de projets nationaux , ni de constitution de cultures locales ou régionales, mais création de réseaux, de lieux, de domaines réservés, protégés. Les fortunes mondiales, se créent ainsi des terrains de jeu, des villes, des îles, des territoires, à l’échelle de la planète. Ces musées-fondations font tout simplement partie du programme. Il leur faut des écrins capables de valoriser les oeuvres des artistes distingués comme étant dans l’air du temps, c’est à dire capables de produire non pas des oeuvres, mais des objets d’arts ; objets de distinction, donc souvent absconds et échappant aux discours et à la saisie intellectuelle qui les démocratiserait – il est donc de bon ton d’être sot et kitsch.

Ces objets artistiques, se doivent d’être chers, sophistiqués et gigantesques, afin de ne pas être assimilés par le commun des mortels ou des amateurs d’art. Si ces oeuvres faisaient sens, elles seraient susceptibles d'être comprises et assimilées démocratiquement, car la pensée est universelle, leur pauvreté poétique relève d'un projet hypocrite, celui de fonctionner selon des codes pour initiés. Ces oeuvres sont comme les bouteilles de champagne à 1000 euros en boîte de nuit chic....ni meilleure ni pire, mais offrant la garantie de n'être partagée qu'en club fermé.

Ces grosses productions sophistiquées sont ensuite exhibées et promenées dans les lieux et fondations créées à cet effet. C’est de la même manière que nous assistons à la domination de Ghéry, Hadid, Nouvel au service d’ artistes qui sont ainsi, parfois malgré eux et indépendemment de leur réelle valeur artistique, transformés en produits mondiaux, en marques de distinction, Rollex, Mont Blancs et Chanel des arts plastiques. Ils ont évidemment comme point commun d’être en mesure d’occuper les lieux luxueux, par des oeuvres monumentales, produites de manière sophistiquée par des ateliers.. Le paradoxe est qu’au même moment, la population mondiale a doublé en 40 ans, l’instruction et la connaissance des courants artistiques circule en permanence ; des centaines de milliers d’artistes produisent de part le monde des oeuvres variées, riches et en phase avec nos univers. Ces oeuvres circulent tant bien que mal dans diférents réseaux, écoles, galeries, petites fondations, collectionneurs, amateurs, amis, institutions....mais n'ont pas de lieux, pas de places, pas de visibilité. Ces productions sont pourtant le terreau réel de l’art vivant. Internet devient donc, faute de mieux, le seul lieu de confrontation de ces créations.

Repentirs discret de structures : boîtes à cimaises et halls pour spectacles On peut noter encore d'un strict point de vue architectural une curiosité révélatrice. La plupart de ces nouveaux bâtiments, fonctionnent malgré leur apparence sur le vieux principe de la boîte. Si les oeuvres des stars contemporaines peuvent être monumentales, par commande, les oeuvres du passé sont souvent de tailles plus modestes ; que ferait en effet un petit Giacometti perdu dans les grands halls de nos cathédrales muséales ? La solution trouvée est donc de construire des parallélipipèdes bien fermés, mais emboîtés et masqués par l'emballage technologique. On retrouve ce principe à Bilbao, au MaXXI, au Beaubourg-Metz et même au musée Hergé de Louvain ( Portzamparc) et chez De Meuron.... D'un autre côté, ce recours simple à la boîte, cachée, est une solution de facilité, car une fois construite, la boîte à chaussure de base, peut être entièrement recouverte, masquée et noyée dans une explosion de virtuosité toute formelle et sans rigueur. Et l’on assure ainsi la possibilité d’expositions alibis, comme l’étalage sans idée, dans des caissons aveugles et étouffants des gravures de Dürer à Bilbao, pour faire prétendument echo à Kieffer !

Des alternatives Ces solutions de facilité ne sont pas le fait de certains architectes capables de créer des bâtiments remarquables, cohérents, séduisants et radicalement modernes.

Renzo Piano est sans doute le plus remarquable d'entre eux. Un signe ne trompe pas, il est difficile à  première vue de reconnaître sa patte tant il est capable d'inventer des solutions spécifiques, au milieu, aux fonctions, au programme. La superbe , élégante et discrète fondation Beyeler à Bâle, merveille de simplicité, héritière de Rittweld et Mies van der Rohe est en mesure de présenter aussi bien Gauguin que Jenny Holzer. Son Zentrum Paul Klee ( Zürich) aux ondulations régulières et transparentes, dialogue avec le site aussi subtilement qu'un amphithéâtre grec.....le centre Djibaou de Nouméa et bien sûr le Centre Pompidou..à chaque fois Piano a su trouver des solutions rationnelles, assez simples et cependant audacieuses et élégantes,  aux structures lisibles et inventives, qui fassent tout de même signe.

Nouvel serait peut être dans un entre-deux, le musée du Quai Branly privilégiant le spectacle et les déambulations, avec génie, mais peu de prise en compte de la fonction. Là encore, la solution des boîtes saillantes, assure quelques espaces privatifs, à côté d’ oeuvres supportant mal la solitude des grands halls de déambulation. Parmi les créateurs contemporains en architecture, Khoolas, Bhota, Endo, De Meuron, Meyer, Portzamparc semblent résister à l'ivresse et rassurent sur la possibilité, de construire des repères dans un monde perturbant.

Quels lieux pour la création contemporaine ? Jamais la production artistique, picturale, plastique n'a été si foisonnante. Dans les dizaines de milliers d'oeuvres produites par des artistes plus ou moins anonymes, il y a d'innombrables oeuvres méritant le regard. Bien plus déroutant encore ; il y a des milliers d'oeuvres, d'artistes du XXème siècle, reconnus et admirés un moment, qui hantent les caves des musées, fondations et greniers. Il y aurait de quoi construire de véritables musées contemporains, permettant, d'exposer cette richesse prodigieuse. Les riches collectionneurs, pourraient à moindre frais ( nombreuses sont les oeuvres peu chères et nombreux sont les artistes pauvres) acheter de véritables stoks d'oeuvres de qualité. Alternative dans la réactivation de véritables FRACS et DRACS, de friches industrielles, de forums permanents ; réponses à la floraison virtuelle du web. Une confrontation ouverte à la variété contemporaine, la présentation pérenne d’oeuvres du passé, ne sont pas des mesures démagogiques de nivellement, ni le fruit d’une posture post-moderne, qui affirmerait que tout se vaut, au contraire, la confrontation et la distance, seraient les meilleures garanties de voir émerger et se distinguer les oeuvres les plus puissantes, indépendemment de leur valeur marchande.

Hong Kong :“Louis Vuitton: A Passion for Creation”. The exhibition includes works from Jeff Koons, Bertrand Lavier and Stephen Sprouse, all who have contributed work to the Fondation Louis Vuitton pour la Création. The opening set to take place on Friday, May 22nd wlll include the attendance of LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton chairman Bernard Arnault, Marc Jacobs, Prince, Takashi Murakami and Frank Gehry.